L’agroécologie, une voie de transition pour l’agriculture

Depuis 2009, le CRA-W participe au Groupe Interdisciplinaire de Recherche en Agroécologie du Fonds National de la Recherche Scientifique (GIRAF)1. Ce groupe de contact associe des scientifiques de différentes universités (UCL, ULB, ULg, FUNDP, UGent) et centres de recherches (CRA-W, ILVO) du Royaume pour étudier l’agriculture par une approche originale, celle de l’agroécologie

agroécologie

L’agroécologie, discipline scientifique née dans les années 20 issue de la rencontre entre l’agronomie et l’écologie, peut se définir actuellement comme une approche écosystémique des systèmes agroalimentaires tant au niveau de l’étude que de la conception et de la gestion de ceux-ci. Cette discipline est également associée à des pratiques agricoles et à un mouvement social très développé en Amérique latine. Dans les années 70-80, l’agroécologie s’est forgée par la comparaison de systèmes traditionnels de polyculture aux systèmes de monoculture issus de la Révolution Verte souvent moins productifs, plus vulnérables aux ravageurs et gourmands en intrants. Bien plus que l’agriculture écologiquement intensive qui vise à augmenter l’efficience des processus biologiques au sein de la culture et des systèmes agraires, l’agroécologie par son approche globale (holistique) s’intéresse non seulement à la parcelle ou à l’exploitation mais également à l’ensemble du système alimentaire (du producteur jusqu’au consommateur en passant par les différents intermédiaires) avec un regard interdisciplinaire mobilisant, aux côtés des agronomes, des économistes, des sociologues, des écologues,… Cette approche est un atout pour répondre aux nombreux défis de l’agriculture. En effet, l’agriculture se doit de maintenir voire d’augmenter la production alimentaire en réduisant à la fois les impacts sur l’environnement et l’utilisation d’intrants tout en permettant aux agriculteurs de vivre décemment de leur production, et ceci dans un contexte de changements rapides et globaux d’ordres climatiques, énergétiques et économiques. Ceci ne pourra être possible que si une transition de l’agriculture et plus largement des systèmes agroalimentaires s’amorce rapidement comme souligné dernièrement lors d’une conférence au parlement européen2. Par son approche holistique et la prise en considération notamment des interactions, des verrouillages sociotechniques (« lock-in ») et des irréversibilités, l’agroécologie facilitera la transition de nos systèmes agroalimentaires vers des systèmes plus durables tant du point de vue économique, social qu’environnemental. Pratiquement, 13 principes ont été retenus par le groupe GIRAF et seront entre autre mobilisés par le CRA-W afin d’orienter ses futures recherches pour permettre à notre agriculture de répondre aux défis qui lui sont posés tout en conservant sa diversité.

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